Vous nous plongez dans la vie de Jane Austen avec talent. Dans ce milieu étroit ou pourtant une variété infinie de sentiments sont exaltés, on ne sait plus si c'est une biographie ou un roman. C'est sans doute là la richesse de l'exercice, sa limite peut-être aussi. On comprend l'esprit de cette époque et de cette famille, les idées reçues, les principes, les carcans mais aussi l'immense espoir de les briser pour une libération des sentiments et de la parole.

C’est avec une grande douceur que l’auteure nous emmène dans la vie violente de Léa, de Mélanie et de Juliette. Leur rencontre, leur empathie, leur amour prend naissance naturellement avec les accidents de la vie. Ce roman est guidé par le destin qui en est la colonne vertébrale. Puis ce dernier quart du roman qui s’accélère en petits chapitres minuscules et essentiels comme si les amitiés étaient si fragiles qu’il fallait profiter et dire tout tout de suite l'essentiel. C’est vraiment bien. J’aime cette simple phrase de Mélanie quand elle comprend que son amie vient de perdre son père : . Elle pleure et les seuls mots qu’elle parvient à prononcer sont « j’arrive ». Puisque c’est bien , je me permets de vous dire que, je trouve la fin faible. Et l’on s’attend à un florilège, une morale, une... simple, dépouillé, pur... qu’on n’a pas

Il y a incontestablement une finesse dans chacun de ces portraits. Dans ce milieu plutôt petit bourgeois, on trouve des passions , des révoltes, des décisions, des trahisons, de la résilience. Une tempête dans un verre d'eau qui ne laisse pas indifférent, qui nous raconte comment nous nous débattons pour mieux vivre ou pour survivre avec sagesse et folie.

Vous êtes brouillé avec les infinitifs, les participes passés et autres conjugaisons. Etrange car on a l'impression que ce livre a été corrigé. C'est gênant. En contrepoint, je suis surpris et séduit par votre mode d'écriture. Certaines images sont picturales, lumineuses et font preuve d'une vraie originalité, un style propre. L'histoire a priori abracadabrantesque trouve ses fondements et l'on y croit, même s'il faut parfois se cramponner.

Un délicat moment de littérature. Hors du temps, suranné dans le bon sens du terme. Et puis une histoire, au delà d'un portrait... J'aime